Du burn out aux différentes addictions, de l’absentéisme au turn-over : les troubles impactant sur la santé en entreprise peuvent se révéler à la fois coûteux et destructeurs, pour les employeurs comme pour les salariés.
Le coût de l’absentéisme, à lui seul, a ainsi été récemment estimé à 60 milliards d’euros par an (soit 3% du PIB de la France !) par une étude du cabinet Goodwill Management pour Alma CG et l’institut CSA, incluant entre autres les coûts de maintien du salarié absent, ceux de son éventuel remplacement, la perte de valeur ajoutée…
Ces enjeux, longtemps ignorés ou sous-estimés, sortent petit à petit de l’anonymat : la qualité de vie au travail (QVT) devient ainsi petit à petit un élément majeur des politiques de prévention des entreprises, sur lequel se penchent également les différents acteurs du monde de la complémentaire santé.
La QVT, c’est quoi ?
« La qualité de vie au travail, c’est d’abord redonner le pouvoir aux salariés » prévient Karine Usubelli, directrice des ressources humaines de Ciprés Assurances, récemment invitée par le Laboratoire Assurance-Banque.
Bien que la thématique du bien-être dans l’environnement professionnel ne soit pas à proprement parler novatrice, sa conceptualisation et son intégration dans les politiques publiques est de son côté relativement récente. La Haute Autorisé de Santé (HAS) a ainsi, en lien avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), lancé un premier séminaire sur le sujet en 2010
De même, parallèlement à l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013 formalisant la réforme de la généralisation de la complémentaire santé, un autre ANI, daté du 19 juin 2013, porte de son côté sur la qualité de vie au travail.
Cet accord (à consulter ici) définit la QVT comme « le sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué ».
Une politique de QVT est ainsi, en premier lieu, le fruit d’une articulation entre les différentes strates de l’entreprise : « Une politique de qualité de vie au travail demande une certaine maturité et une bonne assise de la direction des ressources humaines », confirme Sophie Fautrat, directrice des ressources humaines du Fongecif Île-de-France.
Loin de se limiter à, par exemple, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle des collaborateurs, une politique de QVT investit un large champ allant de l’ergonomie des espaces de travail à l’incitation à l’activité physique, des risques psychosociaux à la qualité même du contenu du travail.